vendredi 10 décembre 2010

Ma première résidence à l’hôpital : Agnès Caffier

Ma 1ère résidence à l'hôpital a révélé une chose assez ubuesque. Aux Urgences, il y a 4 sonnettes. 2 seulement fonctionnent, les plus récentes. Les 2 plus anciennes ont été remplacées, mais non retirées. Les sages-femmes ajoutent donc une multitude d'affiches pour indiquer aux patientes sur quel bouton appuyer à leur arrivée.
Un scénario similaire se joue au secrétariat de l'accueil. Sur les vitres de l'accueil, les informations s'ajoutent, mais comme personne ne sait qui a posé quoi, personne ne retire jamais rien. Par strates, sur un mode archéologique...
 LETTRAGE
Je propose de concevoir un lettrage très épuré sur les vitrines accueil et urgences.
Le texte est réduit à l'essentiel. Il pose le squelette, je sais que l'hôpital ajoutera des choses sur les vitres dès que je serai partie...
 HALL
Mur Alcôve. 2 écrans seront posés dans l'alcôve.
SON
Pour le travail de l'environnement sonore, je privilégie également la proposition initiale et l'apparition aléatoire de Salines sur les téléphones. La porte du secrétariat est toujours ouverte la journée, il s'entendra depuis le hall. Le son remplira sa fonction signalétique, attirera l'attention des patientes pour les inviter à s'approcher, allègera peut-être le nombre d'affichettes à l'entrée du secrétariat (Veuillez vous présenter à l'accueil...).

samedi 20 novembre 2010

17 au 20 novembre 2010 : Agnès Caffier est en résidence au CH de Chambéry

17 novembre : Agnès Caffier : J’utilise toujours plusieurs sonneries sur mon téléphone afin de connaître l’origine de l’appel. Je réponds plus ou moins vite selon les appels.
Accueil, secrétaire : Nous avons déjà beaucoup de bruit dans le hall.
J’aime la mer, l’image est très apaisante (Saline #1).
Accueil, une patiente, Il ne manque plus que l’odeur. (Son Salines)

18 novembre 2010
Grossesses pathologiques, secrétaire : Ce qui m’agresse ici, c’est la lumière et le téléphone.
Grossesses pathologiques, sage-femme, A quoi ça sert ?
AC : Les animations Salines sont une invitation au calme, une incitation à prendre le temps de respirer.
Finalement, nous faisons le même travail...
Grossesses pathologiques, auxiliaire, Je n’aime pas les bruits de gouttes d’eau. Les sons de ruissellements d’eau, je les utilise pour faire uriner les bébés avant de mettre leur couche ou pour les analyses urinaires.
Je préfère les splash, on dirait un enfant qui joue. (Tests sons eaux)
Urgences, une anesthésiste, La nuit, quand on s’endort, on est loin. Le son Salines ne nous fera pas revenir.
C’est une muqueuse (Saline #1).
 

lundi 1 novembre 2010

Art dans la Cité soumet un 1er questionnaire à l’artiste avant sa résidence

Pourquoi avez-vous accepté cette résidence à l’hôpital ?
Je connais bien la vie à l’hôpital. J’ai été hospitalisée plusieurs années à la suite d’un grave accident de voiture. Cette expérience n’a pas dérouté mon travail artistique mais l’a enrichi. Je souhaite aujourd’hui aborder cet univers depuis un autre point de vue. Le terme de résidence à l’hôpital me laisse évidemment perplexe.

Ressentez-vous de l’appréhension à travailler dans un hôpital et côtoyer des personnes hospitalisées ?
Je perçois les hôpitaux et les lieux culturels comme des refuges. Je n’éprouve aucune appréhension à travailler dans l’un ou l’autre lieu. Nous sommes tous des patients potentiels. Je ne redoute nullement ces rencontres.

Les contraintes de sécurité et les attentes des équipes soignantes et administratives de l'hôpital font l'objet d'un cahier des charges. Ce cahier qui caractérise l'oeuvre de commande pour un site spécifique de l'hôpital, est-il perçu comme un frein à la créativité ?
Je travaille presque exclusivement dans le cadre de commandes. Il n’y a pas de réelle différence entre la commande d’un hôpital et l’invitation d’un site d’art contemporain ou d’un organisme culturel. Il y a toujours un cahier des charges, même s’il n’est pas clairement énoncé. Je construis tous mes projets dans la spécificité de leur contexte. Le lieu, la durée, le public de l’évènement sont constitutifs de mes pièces.

En quoi, à votre avis, ce projet diffère de votre travail "purement" personnel et en quoi lui est-il lié ?
SALINES prolonge mes recherches sur les espaces immatériels. L’oeuvre s’inscrit dans mon désir de décloisonner les champs d’intervention artistique. Mon travail s’ancre dans une banque visuelle et sonore. Terres, pierres, eaux, nuages... sont engrangés sous forme de photographies, vidéos, programmes... Je réalise prises de vues, prélèvements sonores et travail numérique seule. Certaines formes interactives se construisent avec un programmeur. La seconde partie du travail consiste à inscrire les éléments dans un contexte spécifique. Le cadre peut être un temps, un espace physique, une nuit dans une forêt, trois ans dans un hôpital, une rencontre délocalisée... Les images, les sons sont souvent réduits à des formes élémentaires. Ils tirent leur force de leur adéquation au cadre. Les pièces prennent vie dans ces interactions, ces interstices. Cette méthode exclut toute idée de travail “purement” personnel.
L'architecture de l’espace, sa fonction dans l'hôpital, la spécificité des publics qui seront confrontés à l'oeuvre sont-ils tous des éléments qui ont guidés l'élaboration de votre projet ?
Puis-je répondre par deux listes ?
L’EVEILLON :
Une géographie montagneuse
Un espace architectural peu lisible
Un environnement sonore spécifique (sonnettes des patientes, téléphones...)
Un lieu dédié aux femmes, à la maternité
SALINES :
Un lien entre mer et féminité
Une pièce légère, qui n’ajoute rien mais se substitue aux éléments de l’hôpital
Un éparpillement, une fonction signalétique
Une oeuvre sensitive

Pourriez-vous décrire votre projet (projet artistique et résidence - relation avec les patients) ?
L’oeuvre SALINES est issue de photographies et de sons captés dans la Manche. Elle offre la présence apaisante de la mer dans la géographie montagneuse de Chambéry. Les photographies marines s’animent image par image. Une eau rose mime les pulsations de la chair, se contracte, frémit, résolument féminine. L’animation est infime, se calque sur le rythme cardiaque et se répète en boucle. L’oeuvre joue de la temporalité de la photographie. Elle parle du temps de la gestation, d’attente. Elle est une incitation au calme. L’oeuvre se diffuse dans la dimension intime de petits écrans vidéos dispersés dans la maternité.
Parallèlement, SALINES dessine l’environnement sonore de l’Eveillon. Des bruits de vagues sont programmés comme sonneries sur les téléphones de la maternité. Ils se déclenchent aléatoirement, au gré des appels reçus dans les services, les postes de soins... Un son est offert aux patientes, programmé sur leurs téléphones portables. Elles gardent une trace de leur passage à l’Eveillon et portent SALINES hors de l’hôpital.

Pensez-vous qu'une oeuvre d'art puisse transformer le regard qu'on porte sur un lieu ?
Il ne s’agit pas ici de transformer le regard mais la perception de l’espace hospitalier.
L’hospitalisation implique un mode de vie insulaire. La rue devient subitement inaccessible. La vie s’organise dans des lits à roulettes, des espaces à l’étage, en suspension. Au bout d’un moment, l’espace perd ses repères essentiels. Le contact avec la terre ferme manque, on rêve d’un ciel non plus cadré sur un mur mais au dessus de notre tête, et de s’asseoir sous un arbre.
SALINES répondra peut-être à ce manque. A l’hôpital, les fenêtres ne s’ouvrent pas. Le son Salines offre un souffle, un courant d’air. L’oeuvre invite la mer dans l’hôpital, par petites touches, à tous les étages. Les éléments visuels et sonores se dispersent dans le bâtiment. Ils remplissent une fonction signalétique, posent des repères.

Pensez-vous pouvoir apporter quelque chose de positif aux patients hospitalisés ?
L’hôpital met le corps sous surveillance. Dès le début d’une grossesse, l’échographie fait entendre aux mères le cœur de l’enfant qu’elle porte. L’expérience est saisissante. Ces battements de cœur donnent le tempo aux mers de SALINES. L’Eveillon touche le sujet sensible de la maternité. Si un problème survient, la surveillance s’accroit. Les explorations médicales, leur technicité génèrent de l’angoisse. SALINES utilise les technologies numériques sur un mode onirique. L’espace corporel se superpose à l’espace marin, les animations hybrident imagerie médicale et photographie de paysage. SALINES propose une utilisation alternative de la technologie et pose une image apaisée du corps féminin.
Agnès Caffier, 2010

mercredi 20 octobre 2010

Première rencontre entre l’artiste et les équipes de la maternité et de l’Hôpital de Chambéry.

Agnès Caffier présente son projet en compagnie d’Art dans la Cité 
Une sage-femme nous fait remarquer que : » l’eau est trop rouge, elle me fait penser à un placenta. Mais c’est sans doute une déformation professionnelle. »
 

mercredi 29 septembre 2010

29 Septembre 2010 : Le CH de Chambéry a retenu le projet Salines

De Mai à Juillet 2010 Art dans la Cité a consulté plusieurs artistes

Le CH de Chambéry, a choisi le projet Salines de l'artiste Agnès CAFFIER pour :

-          l’aspect innovant et original de la proposition à travers le choix d’une œuvre numérique
-          le lien fort entre la symbolique de l’œuvre et son inscription dans la maternité
-          sa possible répartition sur l’ensemble des étages de la maternité et donc le fil rouge qu’elle propose
-          l’idée de l’environnement sonore à travers les sonneries des téléphones, apprécié pour l’amélioration globale de l’environnement hospitalier qu’elle suggère,
-          la signalétique proposé sur les vitres de l’accueil .

Présentation de Salines par Agnès CAFFIER :
C'est une installation multimédia qui associe:
Vidéo sur écran plasma : animation photographies image par image
Création sonore sur téléphone
Signalétique : lettres adhésives sur la vitrine du hall d'entée

Légère et participative, l'oeuvre s'invite par petites touches dans la maternité.
Dans l'intimité de petits écrans vidéos, SALINES hybride photographie marine et imagerie médicale, propose une image onirique de la maternité
L’environnement sonore se redessine dans la diffusion de sons d’eau sur les téléphones.
La création d’une nouvelle signalétique décale la perception du lieu.
SALINES: offre la présence apaisante de la mer dans un paysage montagneux. Elle est issue de photographies et de sons captés dans la Manche. Elle offre la présence apaisante de la mer dans la géographie montagneuse de Chambéry. Les photographies marines s’animent image par image. Une eau rose mime les pulsations de la chair, se contracte, frémit, résolument féminine. L’animation est infime, se calque sur le rythme cardiaque et se répète en boucle. L’oeuvre joue de la temporalité de la photographie. Elle parle du temps de la gestation, d’attente. Elle est une incitation au calme. L’oeuvre se diffuse dans la dimension intime de petits écrans vidéo dispersés dans la maternité. Parallèlement, SALINES dessine l’environnement sonore de l’Eveillon. Des bruits de vagues sont programmés comme sonneries sur les téléphones de la maternité. Ils se déclenchent aléatoirement, au gré des appels reçus dans les services, les postes de soins... Un son est offert aux patientes, programmé sur leurs téléphones portables. Elles gardent une trace de leur passage à la maternité et portent SALINES hors de l’hôpital. Le son Salines offre un souffle, un courant d’air. L’oeuvre invite la mer dans l’hôpital, par petites touches, à tous les étages. Les éléments visuels et sonores se dispersent dans le bâtiment. Ils remplissent une fonction signalétique, posent des repères. SALINES utilise les technologies numériques sur un mode onirique. L’espace corporel se superpose à l’espace marin, les animations hybrident imagerie médicale et photographie de paysage. SALINES propose une utilisation alternative de la technologie et pose une image apaisée du corps féminin.

lundi 21 juin 2010

Mars/Juin 2010 : Art dans la Cité définit le cahier des charges suite à plusieurs rencontres et échanges avec les équipes de l’hôpital et de la Maternité

Le projet artistique, objectifs généraux :
- créer une identité plus forte du bâtiment et de la maternité,
- améliorer la prise en charge des patients et des usagers par un environnement hospitalier de qualité,
Les différents échanges entre  les équipes et Art dans la Cité ont permis d’identifier les attentes :
Le hall d’accueil jugé « triste », « fantomatique »,l doit devenir un espace plus chaleureux, de rencontres, où l’on puisse aussi être dans une relative intimité, il doit être plus accueillant. Il reçoit, lors des prises de rdv, les consultantes (70% de jeunes mères, 30% pour la gynécologie, pédiatrie, anesthésie, et consultations pédopsychiatriques), ainsi que les familles et proches des jeunes mères (grands-parents, enfants). Il est ouvert de 6h à 21h et 7j/7. C’est l’entrée principale de la maternité et donc un lieu très ouvert sur la ville et connu des habitants de la région.

Le projet artistique pourrait associer les patientes, éventuellement leurs familles, et le personnel soignant dans sa conception/réalisation.
Il devra considérer le contexte dedans/dehors de cet espace vitré afin d’être visible à la fois de l’intérieur mais aussi de l’extérieur. Il devra aussi permettre une meilleure lecture de l’espace d’accueil (notamment la signalisation des ascenseurs qui desservent les étages et sous-sols du bâtiment).
Un intérêt particulier sera porté sur un projet ayant une approche global et multi sensoriel de l’espace.


dimanche 10 janvier 2010

Le Centre hospitalier de Chambéry a consulté Art Dans la Cité pour réfléchir à la réalisation d’une création artistique destinée à la nouvelle maternité L’Eveillon construite en 2006.

Le Centre Hospitalier de Chambéry
Le CH de Chambéry est le quatrième Centre Hospitalier après les 3 CHU de la Région Rhône-Alpes, il emploie 2 700 professionnels de santé et réalise plus de 60 000 séjours par an. Réparti en 7 pôles d’activités, il propose une offre de soins complète avec ses 835 lits et places de médecine, chirurgie, gynécologie obstétrique et soins de suite et de réadaptation.
La Nouvelle Maternité L’Eveillon, présentation :
3000 accouchements par an , 40 000 consultations, durée moyenne des séjours : 4,2 jours.
Surface totale : 13.047,50m²,  2 corps de bâtiment, 6 niveaux : Niveau – 2 :  bloc opératoire constitué de 9 salles et d'1 salle de réveil ; la stérilisation centrale ; l'accueil des urgences gynécologiques et obstétricales ; l'espace de naissance.
Niveau – 1 : Les services de réanimation néo-natale et de néonatologie
Niveau 0 : Hall d'entrée ; accueil ; secteur des consultations
Niveau +1 : Hospitalisation des suites de couches
Niveau + 2 : Hospitalisation des suites de couches ; hospitalisation des grossesses pathologiques ; un secteur d'exploration
Niveau + 3 : Hospitalisation de gynécologie ; service d'orthogénie